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SCORE 378 7 JOURS AVEC BILL DRUMMOND

Lady Gaga lors de l'émission Taratata en octobre 2009

JOUR 6 : SAMEDI 5 FÉVRIER 2011

Avant FAME MONSTER par Lady Gaga

J’aime tout de Lady Gaga. Je pourrais décrire pages après pages l’amour à la fois superficiel et sincère que je lui porte. Elle a, à elle seule, rallumé mon amour pour la girl pop. Même si les seules choses que j’ai entendues d’elle jusqu’à présent sont les titres Bad Romance, Telephone et Alejandro, j’ai regardé ces vidéos des dizaines de fois sur Youtube. J’ai aussi regardé ces titres en concert ou à la TV. Bien que la seule idée que Lady Gaga utilise une forme d’art aussi dépassée qu’un album audio me déprime, ça ne m’empêchera pas d’écouter Fame Monster samedi prochain. Et puis ça me donnera une bonne excuse pour enfin écrire combien je l’aime.

Bill Drummond
à 10h58

Heavy Deeds

Les écrans sont allumés, le réseau déployé, l’information n’attend pas, la société est face aux rhizomes.

Chaque fois qu’un nouvel outil de communication apparaît, avec la possibilité de changer le monde tel qu’on le connaît, le progrès technologique amène son lot de nouvelles craintes : la radio amènerait la révolte en diffusant la musique du diable ; la télévision encouragerait les amoureux à prendre la route, à torturer et à tuer d’innocentes victimes ; les jeux vidéos enverraient nos enfants à l’école comme au ball-trap ; internet nous isolerait tous les uns des autres, nous coupant de la réalité (autre sujet contemporain de prédilection) et nous aliénant d’une société qui a récemment été définie comme “brisée” (je suppose que sa forme initiale devait être celle d’une pub de 1973 pour du pain qui nous parlait du bon vieux temps ?

N’oublions quand même pas que les générations passées qui ont vécu “au bon vieux temps” ont aussi été impliquées dans deux guerres mondiales, avec des méthodes de tortures vicieuses, l’extermination massive dans les camps de la mort et les colonies, et ont quasiment conduit l’humanité au bord du gouffre en inventant la bombe atomique... Il suffit de lire le manifeste Futuriste pour comprendre que tout ceci n’était pas vraiment une surprise...)

2009, la peur subsiste avant que la prochaine évolution, internet, nous permette de nous rassembler, de faire partie d’un groupe, d’interagir les uns avec les autres, de partager notre savoir, et même d’acquérir une forme de sagesse collective (1).

Mais revenons pour un temps en arrière. 1985, Queen joue pour le Live Aid au Wembley Stadium à Londres. Pendant le morceau “Radio Gaga” (d’où semble provenir le nom de Lady Gaga) la foule, en réponse aux encouragements de Freddie Mercury, tape des mains et chante d’une seule voix. Et la foule est immense. Ce n’est pas la première fois que cela se produit dans l’histoire récente mais c’en est tout de même troublant.

Avance rapide jusqu’en 2000 où la publicité (spécialement celle des opérateurs téléphoniques) a trouvé la manière parfaite de nous faire consommer leurs produits sans que l’on se sente manipulé. Le message est simple : vous êtes “améliorés” (sans dire “...par nous” ça serait condescendant) et vous pouvez aller où vous voulez, quand vous voulez, le plus simplement du monde. Mais pour faire quoi ? (en fait oubliez la politique ce n’est pas de cela dont on parle). Les Flash mobs sont rapides et mobilisants, rien de plus. Et qu’est il arrivé aux dernières élections en Iran ? (2)

Donc si nous sommes supposés agir ensemble, en tant que groupe, il me paraît étrange que nous prenions une personne individuelle comme modèle. Pour vous donner un ordre d’idée, Lady Gaga a incorporé plusieurs personnalités différentes dans son personnage. Avec un peu de David Bowie, un peu de Freddie Mercury, un peu de Marilyn Manson, un peu de Courtney Love, beaucoup de maquillage et la volonté d'apparaître différente. Soudain les rhizomes n’ont plus l’air aussi linéaires qu’ils en avaient l’air. Peut être que nous cherchons de l’inspiration et que nous mimons, bêtement. Ça m’évoque l’image, peut être pas complètement formée, d’un sablier ou l’artiste en serait la petite partie centrale.

Fame Monster : l’alien s’éloignant de lui même et acceptant d’être sacrifié pour la foule, pour le spectacle ? Si je dois être honnête, je n’arrive pas à écouter un seul album de Lady Gaga en entier. J’ai passé toute la semaine à écrire mes posts en écoutant les albums correspondants. Mais quand j’en suis arrivé à Fame Monster, mon casque sur les oreilles, un rictus de dégoût involontaire est apparu sur mon visage. Je ne sais pas si j’étais plus révolté par le monstre devant moi ou par la foule prenant plaisir à l’observer. En d’autres termes ma réaction est trop impulsive et je n’aime pas ça. Au lieu de ça, j’écoute Heavy Deeds par Sun Araw, un album de la même année. Ça m’a semblé approprié.

Bill Drummond a désormais 56 ans.

Ecouter : Sun Araw - All Night Long (2009)

Achylle Brown
11h46

Digression #6 : Lady Gaga et la position du pétomane

Lady Gaga. Bien. Son nom a été formé en hommage au Radio Gaga de Queen. Un autre mauvais point. Mais ne nous laissons pas déstabiliser et tentons de dégager la substantifique moelle d'une matière aussi profuse.

Sur un marché ultra concurrentiel, il faut savoir se démarquer, identifier le besoin du consommateur et trouver comment se positionner, définir une identité de marque et des valeurs. L'ADN de marque de Lady Gaga est résumé dans son titre "Fame Monster" : le Monstre de Gloire. C'est tellement bien pensé que ça marche même en français : Monstre de Foire, Monstre de Gloire. Ça devient donc sa baseline et pour être immédiatement assimilable, on décide que ça devient le titre de son album. On oriente la Direction Artistique en cohérence avec le positionnement - la robe de viande reprise du Vanitas (1987) de Jana Sterbak par exemple - on décide d'un plan média, et on espère que le savoir faire et les intuitions de chacun fonctionneront. Et ça marche. Comme quoi dans le marketing, on sait aussi être créatif et efficace. Mais si l’on sort de l'analyse du process marketing, que j'ai sommairement envisagé - dans les faits ça doit être encore plus subtile et mieux pensé que la caricature que je viens de faire - donc si on sort du décorticage marketing et que l'on renverse tout cela du coté artistique, qu'obtient-on ?

Damien Hirst, Jeff Koons, et Takeshi Murakami sont eux aussi organisés en entreprise, en sorte de "studio créa", et ils sont particulièrement intéressants en tant qu'artistes attaquant le mythe de l'artiste romantique, jouisseur de sa détestation par les autres, seul, les cheveux au vent sur la corniche face à la mer démontée. Hirst, Koons, et Murakami proposent de la stratégie marketing comme forme d'art. Avec l'intrusion du bizarre comme argument de différentiation produit. Mais jusqu'à quel point le besoin de se démarquer est il compatible avec les habitudes du consommateur, avec le long ronronnement des valeurs positives, des sourires et des femmes sexy qui vous appellent d’un regard, au bord de l'orgasme, en suçant leur barre chocolatée ? Jusqu'à quel seuil de tolérance, on peut attaquer ces habitudes là, le positivisme, pour ériger l'anxiogène et le bizarre à la place ?

Pas longtemps apparemment. Dans un premier temps, c'est extrêmement bien vu, on se démarque, au milieu des Barbie Girl, Gaga devient la Barbie Tim Burton - la Monster High. On s'appuie sur moins connu que soi, Bjork et Matthew Barney, enfin on suppose surtout que la cible n'est pas la même. Bjork, c'est arty, nous, notre cible c'est le grand public, donc ils, les gens, ne connaissent pas ou peu : on peut s'en servir pour la planche tendance. Puis une fois que l'on s'est installé sur le marché, PokerFace et quelques autres singles plus tard, on élargit la cible. Il ne faut pas être trop segmentant, ça rapporte moins. Donc, c'est l’apparition de la nouvelle Lady Gaga, sans maquillage, interview "à nu" et répertoire en acoustique, au piano, ça fait plus sérieux.

Note pour plus tard : essayer de comprendre l'intérêt marketing et la symbolique de la position du pétomane - autre citation artistique ? - prise par Lady Gaga pendant son PokerFace acoustique, dans Taratata. Position qui interloque même Naguy, un petit sourire coincé au bord des lèvres.

Donc le bizarre, la stratégie du scandale, c'est bon pour le lancement, après il faut s'installer dans la durée. Ou réussir à retourner le marché en sa faveur, mais là c'est un autre travail, n'est pas Apple qui veut. Donc comme on vient de le voir, appliquer une analyse sous un angle artistique à Lady Gaga, c'est entrer de plein pied dans la sur-interprétation. Ça peut être intéressant, ça peut être instructif et c'est même extrêmement ludique. Mais on trahit un peu l'intention d’origine. Steve Jobs n'est pas Jeff Koons, et vice versa. Même si la finalité première, la rentabilité de l'entreprise est là, les cibles ne sont pas les mêmes. Le produit et le procédé non plus. Et quand on veut optimiser son R.O.I. (Return On Investment), les détails, ça compte.

Reprise de la note sur la position du pétomane : Même si les choses sont un peu plus claires maintenant, il faudra quand même ré-envisager cette problématique sous l'angle Sex Pistols. Qu'aurait fait Johnny Rotten à la place de Lady Gaga, devant Naguy et un piano classique ? Imaginer aussi Patrick Sébastien, ou Annie Cordy dans la même situation même si pour l'instant les liens sont encore un peu flous...

Julien Demeuzois
à 12h38

Après THE FAME MONSTER par Lady Gaga

Tout a commencé de travers. Peu après 7h du matin, pendant que la lumière grise du crépuscule s’étalait dans le ciel, je commandais distraitement les chansons de Lady Gaga sur iTunes afin de les écouter dans l’ordre de l’album The Fame Monster. Une fois cette opération terminée, je cliquais sur Bad Romance et j’étais déjà ailleurs. Avant même la première note, j’ai su que j’allais écouter un des plus grands disques pop jamais fait, plus particulièrement dans ces deux dernières décennies. Puis la musique a commencé et en écoutant la voix de Gaga j’essayais de me concentrer sur ce que j’allais écrire dans mon calepin. Quelque chose de surprenant, quelques mots qui captureraient l’air du temps. Mais même avec mon stylo bien en main et mon calepin ouvert devant moi, les mots ne venaient pas. Mon esprit dérivait. Je n’arrêtais pas de repenser à cette nouvelle adaptation de Brighton Rock (2010) que j’avais vue hier soir. Entre 20 et 30 ans, j’ai longtemps été un grand admirateur de Graham Greene. Et quand j’ai découvert récemment qu’ils étaient en train de faire un remake du film “Brighton Rock - Le Gang des Tueurs” de 1947, transposé dans l’univers des Mods et des Rockers du Brighton des années 60 au lieu de celui des années 30 du film original, j’ai ressenti ça comme une trahison. Mais malgré cela le film était excellent, et il rendait parfaitement cette ambiance de menace fantôme qui planait dans le Brighton du livre. Et le mec qui jouait Pinkie était bien meilleur que ce dont je me rappelais du jeu d’acteur de Richard Attenborough. Et ce n’est que bien longtemps après, après notamment avoir heurté un couple dans la rue en sortant de la salle de ciné, que je me suis rappelé que c’était le même acteur qui jouait Ian Curtis dans Control. Et il était excellent dans les deux rôles.

Mais tout cela n’a aucun rapport avec Lady Gaga et j’en suis maintenant au deuxième morceau - Alejandro - qui me paraît plutôt plat, voir légèrement ennuyeux, quand mon esprit décroche à nouveau. Je regarde par la fenêtre le cerisier et les deux aubépines de l’autre coté de la rue. Ils sont encore grisâtres et décharnés mais dans quelques semaines les premiers bourgeons devraient apparaître. Il y a d’ailleurs déjà pas mal de signes de l’arrivée du printemps en ce début février, et la semaine prochaine il faut que je pense à aller offrir mon traditionnel bouquet de jonquilles à un inconnu. Je crois que je ferai ça à Birmingham cette année.

Bon... retour à Gaga. Pourquoi est ce que je n’arrive pas à me concentrer ? Ces dernières années j’aurais pu écrire pages après pages sur le sujet, mais ce matin, rien. Quand je réalise soudain que je me suis planté. Écouter un album de Lady Gaga n’est absolument pas la bonne manière d’aller à la rencontre de son génie.

Ce n’est qu’après avoir survolé Monster, Speechless et Dance In The Dark que j’ai compris ce que j’allais faire : je devais regarder ses clips sur YouTube. J’ai repris avec Bad Romance. La première chose que j’ai remarquée, avant même que le clip ne se lance, c’est que 341 354 598 personnes l’avaient déjà vu avant moi. Cette donnée à elle seule pourrait faire l’objet d’une thèse. A partir de là, que je vous décrive la vidéo est sans intérêt, vous l’avez déjà vue. Et ça ne serait pas non plus très intéressant que je vous l’analyse sur un mode post moderne, ça ne pourrait que la desservir. Tout ce que je peux vous dire c’est que la fille aînée d’un ami à moi, qui ne peut ni parler ni marcher, passe son temps à regarder les vidéos de Lady Gaga sur YouTube. Et que ma fille de 14 ans a collecté frénétiquement pendant toute l’année dernière des infos sur Gaga, et que cette vidéo était un des sommets de son obsession. Dans une sorte d’étrange univers parallèle, Lady Gaga représente tout ce à quoi aspire une jeune femme moderne. Et même si en aucune manière je ne peux me mettre dans la peau d’une adolescente de 14 ans, je suppose que regarder ce type de vidéo doit les rassurer.

Après Bad Romance, je regarde toutes les vidéos des autres singles dans l’ordre, en commençant par Just Dance. Just Dance a été vue 131 991 656 fois. C’est celle dans laquelle Gaga joue une ado dans une fête : elle est mal à l’aise et ne sait pas le nom du morceau qui passe, mais après tout elle s’en fout parce que la seule chose qu’elle veuille réellement, c’est danser. Une chanson parfaite pour débuter une carrière.

Puis elle devient plus commerciale avec Poker Face et d’autres trucs du genre. Celle ci n’a d’ailleurs que 63 470 230 vues.

J’ai volontairement passé Eh Eh que je trouve plus faible, un peu trop Katy Perry, bien que certains morceaux de Katy Perry ne me déplaisent pas non plus.

La suivante c’est Paparazzi, et c’est en voyant cette vidéo pour la première fois que je suis tombé sous le charme de Lady Gaga, que j’ai pris conscience d’elle, de cette fille qui s’est créée tout cet univers personnel atypique. Un univers basé sur la fuite du réel, mais qui dans le même temps parle d’ici et maintenant.

Puis à nouveau Bad Romance, pour le plaisir. Les vues sont maintenant à 344 130 883. Ce qui signifie 2 776 284 vues supplémentaires depuis ce matin. La vidéo de toute une génération. De celle qui figureront dans 200 ans dans les livres d’histoire. Ceux qui voient Gaga comme un jouet manipulé par des hommes d’affaires cyniques passent à coté de l’essentiel. Elle est une des plus importantes artistes grand public d’aujourd’hui, sans aucune compromission. Elle comprend et maîtrise son sujet à la perfection.

Et ce qui est encore plus intéressant, c’est que sans ses costumes et son maquillage elle ressemble à une jeune fille tout à fait ordinaire : un petit menton, un grand nez et un physique très moyen. Mais rien de tout cela ne transparaît quand elle se présente sous les traits de la femme ultime de notre époque (et quand bien même ce ne serait que de ces derniers mois).

Puis elle va encore plus loin. La vidéo de Telephone explore d’autres territoires. Qui ne sont plus futuristes mais qui sont aussi des univers parallèles. Avec Beyoncé en plus. Beyoncé étant d’après moi la seule femme pouvant rivaliser avec Gaga, et elles sont maintenant toutes les deux sur le même disque et la même vidéo. Pour ce clip ci, toute description sera également inutile. Juste au cas où : c’est celle qui commence dans une prison de femme où Beyoncé viens chercher Gaga à sa sortie de prison avant de s’enfuir toutes deux telles Thelma et Louise. Un clip très réussi par bien des égards, mais dont les deux points culminants sont sans conteste celui où Gaga ne porte pour tout vêtement qu’un costume constitué de bandes jaunes annotés “SCENE OF CRIME”, et celui où elle arbore des lunettes faites de cigarettes à moitié fumées.

“You have been a very bad girl. A very, very bad girl Gaga - Tu as été une très vilaine fille Gaga. Une très, très vilaine fille” lui dit Beyoncé et Gaga réplique avec “Let’s go far, far away from here - Partons loin, très loin d’ici”. Quoi de plus parfait ?

Puis pour la dernière vidéo, je clique sur Alejandro. Pour moi, cette vidéo n’a pas la portée des deux précédentes, et le morceau lui même est un peu fade. Mais apparemment je ne représente pas l’avis de la majorité, puisqu’elle a été vue 122 226 198 fois au regard des 104 849 894 vues de Telephone.

On pourrait supposer que mon amour pour Lady Gaga en dit beaucoup sur moi. Au risque de paraître un peu sur la défensive, tout cela n’a rien à voir avec le fait de désirer son jeune corps. Et dans le même temps en disant cela, je reconnais qu’elle ne peut faire ce qu’elle fait que parce qu’elle est dans la première fleur de l’âge, quand tout est encore nouveau et frais.

Ce que fera Gaga dans le futur m’intéresse peu. J’aimerai peut être les vidéos de son prochain album, mais je ne serai pas surpris si ce n’est pas le cas.

Ce que je peux dire avec certitude, c’est que pendant les 45 minutes où j’ai regardé ces vidéos, je n’ai pas décroché une seule fois. Et si vous considérez le fait que j’ai déjà dû les voir une douzaine de fois avant, je pense que c’est plutôt...

Est ce que l’on pourrait comparer ce que je retiens de Lady Gaga de ce que j’ai retenu de la Berlin Mass hier ? Ce n’est pas sûr. Ceci dit, si je devais choisir, je pense que je choisirais la musique d’Arvo Pärt plutôt que celle de Lady Gaga pour m’accompagner toute une vie durant. Mais ce n’est heureusement pas un choix que l’on me demande de faire.

Pendant quelques semaines l’année dernière, Jimmy Cauty et moi étions tombés d’accord sur le fait que la seule chose qui pourrait nous ramener à la pop music serait de travailler avec Lady Gaga. Jimmy a même ajouté qu’il était très surpris qu’elle ne nous ait pas encore appelés...

Bill Drummond
à 19h20